Guillaume BOTTAZ-BOSSON – 32 ans
Titre de la thèse : « Classification de trajectoires d’observance de patients atteints d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil »
- Peux-tu te présenter ?
Après avoir validé un master de Mathématiques Appliquées, spécialité Statistiques et Sciences des Données à l’université Grenoble-Alpes en 2018, j’ai eu l’opportunité d’approfondir mes connaissances et d’acquérir une première expérience professionnelle significative en doctorat au sein de la Chaire.
J’ai soutenu ma thèse en novembre 2022. Celle-ci a été codirigée par Sébastien Bailly du laboratoire HP2 et par Adeline SAMSON du laboratoire de Mathématiques Appliquées Jean Kuntzmann (LJK).
Mes travaux se situent à l’interface entre les sciences des données et la recherche médicale. Ils consistent à analyser les données produites par les appareils traitant le syndrome d’apnées du sommeil pour identifier les comportements individuels typiques d’observance.
Pour adresser cette question, je me suis intéressé à l’utilisation des méthodes de clustering pour séries temporelles univariées.
- Pourquoi as-tu choisi ce parcours ?
J’aime réfléchir et ma curiosité me pousse à toujours vouloir apprendre et comprendre. La science des données est une discipline qui évolue rapidement. Exercer ce métier requiert de pouvoir en permanence se tenir à jour des méthodologies et outils informatiques mobilisables. Effectuer une thèse permet d’acquérir des compétences de recherche bibliographique qui me semblent indispensables. Aussi, j’avais à cœur de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être des individus. Ceci m’a motivé pour choisir une application de mes travaux dans la recherche médicale.
- Qu’est-ce qui t’anime dans la science/qu’est-ce qui te plaît dans la recherche ?
A mon sens, la science a pour objectif de décrire et expliquer l’Homme ainsi que le monde qui l’entoure. Contribuer à cette construction des connaissances était pour moi une chance inestimable. Puis je pense que mon penchant perfectionniste a eu toute sa légitimité dans cette démarche.
- Raconte nous une journée type au laboratoire ?
Cela dépend des projets en cours et aussi des collaboratrices et des collaborateurs présent.e.s sur site. Pour répondre de manière pragmatique je dirais qu’une journée type est constituée d’une part de temps de travail individuel : recherche ou lecture d’articles scientifiques, rédaction, programmation informatique ; et d’autre part de temps d’échanges : pour présenter des résultats, faire état de l’avancement des travaux, ou pour de l’entraide et du partage de connaissances sur des points autant informatiques, méthodologiques que cliniques.
- Sur quoi travaille-tu actuellement ?
Je viens de finaliser ma thèse. Mes derniers travaux étaient de préparer la soutenance et mettre au propre mes codes informatiques pour qu’ils soient utilisables par les autres membres de l’équipe. Ayant travaillé sur le développement d’une application informatique de visualisation de données, je souhaite reprendre le code pour corriger certains bugs encore présents.
- Qu’est-ce que t’apporte l’équipe ?
L’équipe m’a apporté les données et une expertise clinique sur le syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Par les connaissances médicales fondamentales, ainsi que par l’expérience dans la prise en charge des patients. Cette expertise était nécéssaire pour comprendre les données fournies par le prestataire de soins à domicile, et également pour interpréter les résultats des analyses statistiques.
Outre cela, ma thèse a été marquée par des périodes de confinement et couvre-feu. Dans ce contexte, le lien social maintenu avec l’équipe a été primordial pour moi.
- Une anecdote sur l’équipe ?
C’est plutôt un fait marquant : j’ai eu l’honneur de travailler avec Alphanie Midelet qui a gagné la finale nationale du concours « Ma thèse en 180 secondes ». Le concours de vulgarisation réunissait plus de 600 candidats doctorants en France. Nous sommes allés la voir à Grenoble en mars puis à Lyon en mai dernier. Ce fut un plaisir de suivre l’évolution de sa prestation et de recevoir l’énergie qu’elle a déployé depuis la scène.
- Et l’avenir ? Tes projets ?
Actuellement je travaille sur la valorisation de mon expérience, doctorale ou antérieure pour pouvoir transférer mes compétences en entreprise. Je veux continuer à « jouer » avec des données et exercer dans la science des données.
- Ton quotidien à côté de la recherche (tes activités) ? (mise en avant du territoire,…)
Dès que je peux, j’aime passer du temps à l’extérieur pour faire de l’activité physique. Situé à proximité des montagnes, Grenoble offre un cadre propice pour pratiquer la randonnée ou le trail, que j’ai pratiqué en compétition amateur. J’aime également aller au cinéma, au théâtre, ou encore jouer à des jeux de société avec mes amis.
Mes vacances se déroulaient plutôt en itinérance avec la tente, sur les routes à vélo ou en montagne avec un sac sur le dos.
Finaliser la thèse m’a demandé de laisser ces activités de côté mais je vais m’y remettre !
- Des conseils pour les futurs doctorants qui souhaitent rejoindre l’équipe.
Une thèse est une aventure ! Certains parlent du « marathon de la thèse ». Certes, il faut de la persévérance pour mener au bout un tel projet, et il y a une notion de barrière horaire à respecter. Je n’ai jamais couru un marathon mais de l’image que je m’en fais, je trouve cette comparaison maladroite. Je vois plutôt le cursus doctoral comme un trail ou une grande randonnée.
Il est difficile de caser toutes les thèses dans un même moule étant donné les spécificités propres à chaque sujet. Et comme en montagne, les conditions peuvent être changeantes. On a une direction de fixée mais il n’y a pas de chemin tout tracé pour y parvenir, et on découvre des éléments en cours de route. Cela requiert de gérer son effort avec des périodes assez intenses, et surtout de faire preuve d’adaptabilité.
Pour ces raisons je conseille vivement de se lancer sur un sujet de recherche qui soit motivant. Une fois embarqué dans l’aventure, il ne faut pas hésiter à solliciter son/ses encadrant.e.s pour être guidé.e dans les moments les plus difficiles. Ils sont disponibles, à l’écoute et réactif.ve.s !